L’action Nvidia peut-elle continuer à grimper après son cap des 4 000 milliards ?
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Nvidia vient d’accomplir l’impensable : atteindre une valorisation boursière de quatre mille milliards de dollars. Ce n’est pas seulement impressionnant ; c’est historique. C’est plus grand que l’ensemble du marché boursier du Royaume-Uni et plus précieux que la France et l’Allemagne réunies. Pourtant, avec des actions autour de 163 $, la question que se posent tous les investisseurs est simple : peut-elle monter plus haut ?
Avec l’essor de l’IA, des bénéfices en forte hausse, et Wall Street en effervescence, Nvidia semble inarrêtable. Mais sur les marchés, ce qui monte ne continue pas toujours à monter. Alors, 180 $ n’est-il pas juste au coin de la rue ?
Demande de puces IA Nvidia : pourquoi le potentiel de hausse est là
Il ne fait aucun doute que l’ascension de Nvidia repose sur des fondamentaux solides. Le chiffre d'affaires du premier trimestre a augmenté de 69 % pour atteindre 44,1 milliards de dollars, et les analystes prévoient un 2025 exceptionnel : 200 milliards de dollars de ventes, plus de 100 milliards de dollars de bénéfice net, et des marges proches de 70 %.

Pas mal pour une entreprise qui ne valait que 144 milliards de dollars il y a six ans. Le véritable moteur ? L’IA. Les puces de Nvidia alimentent tout, des clusters de formation d’OpenAI aux usines intelligentes en Chine.
Des grands noms comme Microsoft et Amazon investissent massivement dans l’infrastructure IA, et Nvidia reste le fournisseur préféré. Il n’est donc pas surprenant qu’Angelo Zino de CFRA ait un objectif de cours à 196 $, suggérant qu’une capitalisation boursière proche de 4,8 billions de dollars pourrait être envisageable.
Si les résultats de Nvidia, prévus pour le 27 août, répondent aux attentes, certains pensent que l’action pourrait facilement augmenter de 10 à 20 $ en quelques jours. Avec l’enthousiasme croissant sur X (anciennement Twitter) et une pondération conséquente de 7,5 % dans le S&P 500, l’effet FOMO pourrait bien se faire sentir, poussant le prix vers la zone 180–200 $, selon les analystes.

Prévisions de résultats de Nvidia
Pour comprendre à quel point Nvidia a progressé, il vaut la peine de revenir à l’époque des dot-com. À son apogée en 2000, la valorisation de Cisco atteignait 550 milliards de dollars, équivalant à 1,6 % du PIB mondial. Nvidia représente désormais 3,6 %. Ce n’est pas une erreur de frappe.

Pourtant, la comparaison entre la capitalisation boursière et le PIB compte ses détracteurs. Le PIB est un flux annuel de biens et services, tandis que la capitalisation boursière est un instantané des attentes futures. Comme certains analystes l’ont justement noté sur X, ce n’est pas tout à fait comparable.
D’autres soulignent toutefois que le bénéfice net projeté de Nvidia de 153 milliards de dollars dans trois ans frôle presque celui de l’ensemble du FTSE 100. Voilà une comparaison qui mérite réflexion.
Que pourrait-il mal tourner ?
Bien sûr, aucune action ne monte indéfiniment. Le ratio cours/bénéfice anticipé de Nvidia s’établit peut-être à un “raisonnable” 33 (en dessous de sa moyenne sur 5 ans de 41), mais il intègre toujours beaucoup de perfection. Toute hésitation, que ce soit dans les bénéfices, les dépenses en IA ou la demande mondiale de puces, pourrait lui couper l’herbe sous le pied, selon les analystes.
Il y a aussi la question épineuse de la géopolitique. Nvidia dépend fortement de Taïwan pour la production de puces, et les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine représentent de réels risques. À cela s’ajoutent la possibilité de nouveaux contrôles à l’exportation ou tarifs douaniers, et les perturbations de l’approvisionnement pourraient devenir plus qu’un simple risque d’actualité.
Ensuite, il y a la dynamique de trading. Avec un rendement en dividendes de seulement 0,02 % et une forte exposition à effet de levier sur le marché, toute hausse des taux d’intérêt ou vente sur marge pourrait entraîner un retrait brutal. N’oublions pas : Nvidia a perdu près de 600 milliards de dollars de valeur plus tôt cette année après l’annonce surprise du modèle IA de DeepSeek qui a effrayé le marché.
Prix Nvidia Perspectives à court terme : 150 $ ou 185 $ ensuite ?
Selon les analystes, dans un mois ou deux, le prix de Nvidia pourrait osciller entre 150 $ et 185 $. Un solide rapport de résultats en août pourrait permettre de dépasser les récents sommets et de tester les 180 $, tandis qu’une surprise négative – ou un coup dur géopolitique – pourrait faire chuter le cours sous les 150 $.
À plus long terme, le chemin diverge. Si l’adoption de l’IA continue d’exploser et que Nvidia reste en tête des concurrents comme AMD, on pourrait parler de 200–250 $ d’ici la fin de l’année. Mais si les conditions macroéconomiques se durcissent ou si les concurrents progressent, un repli vers 125–140 $ n’est pas à exclure.
Le seuil des 4 000 milliards atteint par Nvidia n’est pas qu’une question de valorisation — c’est une déclaration. Un signal que le marché croit que l’IA n’est pas un simple battage médiatique, mais une révolution économique à part entière. Pourtant, même les révolutions rencontrent des résistances.
Selon les experts, que Nvidia franchisse les 180 $ et au-delà dépendra des résultats, du sentiment, et d’une bonne dose de chance géopolitique. Pour l’heure, l’action s’envole, mais elle n’est pas à l’abri de la gravité.
Au moment de la rédaction, on observe un léger repli depuis les sommets historiques, indiquant que les vendeurs commencent à s’opposer, ce qui pourrait entraîner une baisse significative. Cependant, les barres de volume montrent une pression d’achat et de vente quasi-équilibrée — suggérant une possible consolidation. Le prix de 167,74 $ constitue un niveau de résistance potentiel si les cours grimpent. Inversement, en cas de krach, les prix pourraient trouver des supports à 162,61 $, 141,85 $ et 116,26 $.

Avertissement :
Les chiffres de performance cités ne garantissent pas les performances futures.